Un avocat de l’équipe de défense de M. Ntaganda démissionne pour « raisons personnelles »

Luc Boutin, un des avocats de la défense de Bosco Ntaganda dans son procès qui se tient devant la Cour pénale internationale (CPI), a démissionné de son poste pour des raisons personnelles. Me Boutin a annoncé son départ à la fin des audiences d’aujourd’hui pendant lesquelles il a contre-interrogé le 16ème témoin de l’accusation.

« C’est aujourd’hui que mon parcours devant ce tribunal se termine. Je dois rentrer dans mon pays natal pour des raisons personnelles, » a déclaré l’avocat de la défense.

Christopher Gosnell, qui agissait au titre de conseil associé dans l’équipe de défense, remplacera Me Boutin comme adjoint de l’avocat principal de la défense Stéphane Bourgon.

Me Boutin est le second avocat à quitter ses fonctions de représentation de M. Ntaganda devant la CPI. En juillet 2014, Marc Desallierss’était retiré de l’affaire mentionnant « des points de vue irréconciliables » avec l’accusé sur la conduite de sa défense. Me Bourgon avait été engagé en tant que conseil principal de la défense le mois suivant.

Le procès Ntaganda pour 13 chefs de crimes de guerre et 5 chefs de crimes contre l’humanité s’est ouvert le 2 septembre 2015. L’ancien chef adjoint de l’état-major des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC) est accusé, en tant qu’auteur direct, en tant que co-auteur indirect et en tant que commandant militaire pour des crimes qui auraient été commis par lui-même et par ses soldats à l’encontre de la population civile qui n’était pas Hema dans la province de l’Ituri, au Congo. Les crimes auraient été perpétrés entre août 2002 et mai 2003.

Depuis le début du procès, l’équipe de défense a signalé de nombreuses difficultés, notamment un manque de ressources qui avait conduit en partie à une incapacité persistante à conserver des enquêteurs sur le terrain. En février de cette année, les audiences ont été annulées en raison de problèmes de santé de Me Bourgon et de l’indisponibilité de Me Boutin pour des motifs qui n’ont pas été rendus publics. Par la suite, les avocats de la défense ont pris la décision « exceptionnelle » de ne pas contre-interroger un ancien membre des FPLC qui témoignait à ce moment-là.

L’ensemble du contre-interrogatoire du témoin P892 mené par Me Boutin s’est déroulé à huis clos. Ce témoin, la deuxième femme à se présenter à la barre au procès Ntaganda, a débuté son témoignage lundi de cette semaine.

Les audiences du procès devraient se poursuivre demain après-midi avec la suite de la déposition du témoin expert, le Dr John Charles Yuille, qui a également débuté son témoignage lundi de cette semaine.