Le 40 ème témoin de l’accusation du procès Ntaganda conclut son témoignage à huis clos

La 40ème personne à témoigner à l’encontre de Bosco Ntaganda devant la Cour pénale internationale (CPI) a conclu aujourd’hui son témoignage, qui s’est étendu sur trois jours, et dont l’essentiel a été entendu à huis clos. Dans les brefs moments apportés en séance publique, la déposition du témoin concernait la présence d’enfants soldats dans les rangs de l’Union des patriotes congolais (UPC).

Selon le témoin, les enfants soldats ne recevaient pas de nourriture en cas de désobéissance tandis que d’autres étaient battus. « Ils pouvaient être également fouettés. Et n’importe où, sur les fesses, le dos ou le ventre. Je l’ai vu de mes propres yeux en 2002 », a raconté le témoin. Il a déclaré qu’un autre type de punition dont il n’a pas été témoin, mais dont il avait entendu parler, était le fait de garder les enfants immergés dans l’eau « jusqu’au cou » toute la nuit.

Il n’a pas été précisé dans quelles circonstances le témoin, qui a témoigné avec des mesures de protection, notamment la déformation numérique de la voix et du visage ainsi que l’utilisation d’un pseudonyme afin de ne pas dévoiler son identité, avait assisté aux événements présumés. Il semble cependant qu’il ait une très bonne connaissance du fonctionnement de l’UPC, puisqu’il savait quels commandants avaient des enfants soldats parmi leurs gardes du corps et dans quels camps ces commandants étaient basés, ce qui laisse à penser qu’il ait pu avoir été un membre du groupe.

Ntaganda, un ancien chef adjoint de l’état-major de l’UPC, est accusé de 18 chefs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité qui auraient été commis en 2002 et 2003 pendant un conflit ethnique dans la province d’Ituri, en République démocratique du Congo.

À l’ouverture du procès Ntaganda en septembre dernier, l’accusation a indiqué qu’il appellerait plus de 80 témoins. Tout en maintenant le nombre prévu de témoins, l’accusation a décidé de réduire le temps de présentation de ses moyens. Outre le fait d’interroger les témoins pendant un nombre d’heures inférieur que prévu, l’accusation demandera aux juges d’admettre en tant que preuve le témoignage antérieurement enregistré de certains témoins, au lieu de leur demander de témoigner devant la Cour.

La décision fait suite à une instruction donnée par les juges à l’accusation de « diminuer de manière importante » le nombre de témoins qu’il avait l’intention d’appeler afin d’accélérer le procès. Les avocats de M. Ntaganda ont critiqué le nombre de témoin de l’accusation, affirmant que certains d’entre eux propageaient des rumeurs ou présentaient des témoignages répétitifs, ce qui entraînerait un allongement du procès.

Les audiences se poursuivront lundi prochain avec le témoignage d’un nouveau témoin à charge qui se présentera sous le pseudonyme de témoin P127.