M. Ntaganda devrait appeler moins de témoins qu’initialement prévu

Les avocats de Bosco Ntaganda ont l’intention de diminuer le nombre de témoins qu’ils appelleront pour témoigner à décharge pour l’ancien commandant rebelle congolais devant la Cour pénale internationale (CPI).

« Nous avons besoin de prendre la pleine mesure du témoignage de M. Ntaganda avant de le confirmer à la chambre et de présenter une liste de nouveaux témoins », a déclaré vendredi après-midi l’avocat principal de la défense Stéphane Bourgon. La défense a indiqué qu’elle donnerait des détails sur les témoins retirés de sa liste mais qu’il était « probable qu’ils pourraient être plus de 11 ».

Avant l’ouverture de la présentation des moyens de la défense en mai dernier, Me Bourgon a indiqué qu’il avait l’intention d’appeler plus de 100 témoins à décharge pour M. Ntaganda, qui est jugé devant la CPI pour des crimes que lui-même et les troupes de l’Union des patriotes congolais (UPC) auraient commis lors du conflit ethnique qui s’est déroulé en 2002-2003 dans le district de l’Ituri, dans la République démocratique du Congo.

Ntaganda témoigne pour sa propre défense depuis le mois de juin en tant que second témoin appelé par ses avocats. Son témoignage devait initialement durer six semaines.  Cependant, lors de son témoignage, les juges ont accordé à la défense et à l’accusation un temps additionnel afin de l’interroger. Le 3 juillet, les juges ont accordé à la défense et à l’accusation 15 heures additionnelles pour interroger M. Ntaganda. Le contre-interrogatoire de M. Ntaganda mené par l’accusation doit avoir la même durée que l’interrogatoire de la défense.

Jeudi, les procureurs ont terminé l’interrogatoire de M. Ntaganda après avoir obtenu un temps additionnel d’une heure. De plus, la défense s’est vu accorder huit heures pour conclure le réinterrogatoire qui avait débuté lundi.

Vendredi, l’avocat des victimes Sara Pellet a interrogé M. Ntaganda, se concentrant sur l’approvisionnement des troupes de l’UPC ainsi que sur les critères de recrutement appliqués par la milice, sujets sur lesquels M. Ntaganda avait témoigné précédemment.

Dans leurs demandes sollicitant plus de temps pour interroger M. Ntaganda, la défense a soutenu que le témoignage de l’accusé raccourcirait la présentation des moyens de la défense. « Elle ne sera pas plus longue si M. Ntaganda témoigne plus longtemps. La présentation sera plus courte », a déclaré Me Bourgon en juillet dernier.

Dans une interview de mai 2017, Me Bourgon a affirmé que M. Ntaganda a décidé de se présenter à la barre des témoins afin de laver son nom et de montrer « qu’il n’était pas la personne décrite dans les médias et ailleurs » et pour « expliquer qui il était, quelles étaient ses actions et ce qui les avait motivées ».