L’ancien membre de l’UPC témoigne au sujet des systèmes de communication de la milice

Un ancien officier de l’Union des patriotes congolais (UPC) a témoigné aujourd’hui sur les systèmes de communication de la milice, déployés dans plusieurs villes de la République démocratique du Congo (RDC) contrôlées par le groupe.

Témoignant au procès de l’ancien chef adjoint de l’état-major Bosco Ntaganda devant la Cour pénale internationale (CPI), le témoin anonyme a décrit les radios à courte portée, les téléphones satellite et les stations de base pour téléphones portables utilisés par l’UPC lors du conflit ethnique de la région d’Ituri en RDC, qui s’est déroulé en 2002 et 2003.

Lors du contre-interrogatoire de la défense, le témoin a déclaré que le groupe utilisait des radios à courte portée Motorola et Kenwood et des téléphones satellite Thuraya. L’UPC avait également des stations de base pour téléphones portables qui pouvaient être utilisées pour communiquer à longue distance et qui permettaient de crypter les messages. Ces stations étaient placées dans les villes de Bunia, Aru et Mongbwalu dans lesquelles l’UPC avaient des commandants de zones.

Le témoin a également été interrogé au sujet de l’entraînement militaire qu’il a suivi. Toutefois, cet interrogatoire s’est déroulé à huis clos, comme la grande partie de son témoignage qui a débuté lundi. Le témoin s’est vu accordé des mesures de protection pour les audiences afin de protéger son identité. Lorsqu’il s’est présenté pour la première fois à la barre, le témoin a également demandé aux juges de lui accorder une immunité afin d’éviter une auto-incrimination.

Lundi, le témoin avait déclaré que les commandants de l’UPC, y compris M. Ntaganda, avaient fermé les yeux sur les pillages commis par les soldats du groupe. Il a évoqué de l’or qui aurait été volé par M. Ntaganda dans la ville de Mongbwalu et transporté par son cousin vers le quartier général de l’UPC à Bunia. Le témoin a également déclaré avoir vu le corps de « nombreux civils », notamment de femmes et d’enfants, qui avaient été tués pendant des combats auxquels les troupes de l’UPC avaient participé.

Ntaganda est jugé devant la CPI pour 18 chefs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Dans leur décision de confirmation des charges de juin 2014, les juges de première instance ont conclu qu’il y avait assez de preuves pour poursuivre M. Ntaganda pour une responsabilité pénale individuelle en tant qu’auteur direct, co-auteur indirect et en tant que commandant militaire pour les crimes commis par l’UPC à l’encontre de la population civile d’Ituri qui n’était pas hema entre août 2002 et mai 2003.

Les audiences du procès devraient se poursuivre demain matin.